Réflexions sur l’article de « no fake med »
Dans une tribune publiée le 4 septembre, ce collectif affirme :
"L'ostéopathie : dangereuse chez le nourrisson. Le recours à l'ostéopathie du nouveau-né et du nourrisson doit absolument être banni, et nous militons contre cette prise en charge de plus en plus systématique au sein des maternités et lors du retour à domicile. Un syndrome a même été inventé de toutes pièces pour justifier des manipulations : le « syndrome de Kiss ». Sachez qu'il n'existe pas et ne repose sur aucune base diagnostique ni scientifique. Un bébé en bonne santé n'a nul besoin de manipulations : les os et organes ne se déplacent pas spontanément, ni pendant l'accouchement ni après. Toute manipulation d'un bébé après sa naissance est inutile et peut être dangereuse. Les manipulations du crâne, de la face et du rachis chez le nourrisson de moins de six mois sont d'ailleurs légalement interdites aux ostéopathes, qui ne sont pas des professionnels de santé. L'inconfort et les douleurs peuvent en revanche être réglés par des traitements non médicamenteux et sans danger tels que des massages, du portage, et avant tout de la réassurance auprès des parents via des professionnels formés."
Voici ce qu’écrit le collectif le 4 septembre ... (repris dans le quotidien du médecin du lundi 5 septembre)
Au delà des erreurs-voire fausses affirmations - sur « l’interdiction de la prise en charge des nourrissons de moins de six mois par les ostéopathes, sur le fait que les ostéopathes ne soient pas des « professionnels de santé » (ce qui n’est qu’administratif car les psychologues ne le sont pas non plus, mais « no fake med » ne les a jamais attaqués…) on termine en expliquant aux parents de se rendre « auprès de professionnels formés » alors qu’avec 4860 heures plus les spécialisations, un ostéopathe est bien mieux formé que nombre de ces « professionnels formés » évoqués…
Bref au-delà de ces incohérences et inexactitudes, ce collectif en préalable insiste sur le fait que ce texte émane d’un «groupe d'experts composé de puéricultrices, sages-femmes, kinésithérapeutes, diététiciens, orthophonistes, infirmières, pédiatres, gynécologues, médecins généralistes, médecins spécialistes, pharmaciens et chirurgiens-dentistes membres du collectif No FakeMed. »
Bref évidemment aucun ostéopathe, et ces personnes ignorent apparemment le basculement au fichier RPPS des ostéopathes, ni le partage du dossier médical via le decret de 2016*, etc, etc. De ce fait, puisqu’aucun de ces « experts » ne connaît l’ostéopathie, comment peuvent-ils en parler ? C’est bien en lisant ce texte qu’on comprend qu’ils n’ont jamais étudié ni ouvert un ouvrage ou un étude spécifique (il en existe tant pourtant !) Ils ne sont donc surtout pas experts en ostéopathie, profession légale, et auraient-ils pensé un seul instant à se renseigner, voire à demander l’avis d’experts en ostéopathie ?
Donc avec 0 heure de formation en ostéopathie, on rend un verdict péremptoire et définitif, sans aucun argumentaire, sur l’ostéopathie et les ostéopathes qui sont des professionnels validés et intégrés au système...Diantre ! Que voilà une attitude bizarre...
Ne donnons donc pas plus d’importance qu’elle n’en mérite à cette gesticulation qui ne repose sur aucun argument, d’ailleurs sur les 45 réactions à sa parution sur le QDM, AUCUNE ne concerne l’ostéopathie, signe que les lecteurs, majoritairement médecins, ont classé verticalement cette diatribe qui « fait pschiit... »
Constatons simplement que ce soubresaut réactionnaire et anachronique est tissé de deux trames principales : La mauvaise foi et l’ignorance, et la seule question pertinente à notre avis est de savoir laquelle domine l’autre…
*Décret n° 2016-994 du 20 juillet 2016 relatif aux conditions d'échange et de partage d'informations entre professionnels de santé et autres professionnels des champs social et médico-social et à l'accès aux informations de santé à caractère personnel